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WOLFERS, le maître de la peinture laquée

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Marcel Wolfers est l’auteur d’une sculpture de cheval dressé sur ses jambes arrière qu’on peut toujours admirer à la gare de La Hulpe.

Le nom Wolfers fascine et fait rêver depuis 1812. C’est l’une des plus anciennes familles d’orfèvres et de joailliers d’Europe. Elle a joué un rôle incontestable dans l’évolution des arts décoratifs au cours des deux derniers siècles et fait figure de proue de l’Art nouveau à Bruxelles.

C’est dans ce contexte que voit le jour, le 18 mai 1886, Marcel Wolfers. Si Ixelles est son lieu de naissance, c’est à La Hulpe, aux Glycines, qu’il passe toute son enfance, admirant le travail minutieux d’orfèvrerie de son père. Dans la famille, on touche à tout. On se forme donc à tout. Aussi est-il inscrit à l’académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles et invité à suivre les cours d’Isidore De Rudder, qui était déjà le maître de son père, Philippe Wolfers. Il va ainsi s’initier à la sculpture, à la céramique, à l’orfèvrerie, mais aussi au travail de la pierre. Une technique qui le fascine et qui va le conduire à accepter de réaliser, après la Grande Guerre, plusieurs monuments aux morts. Ils sont toujours visibles à Jodoigne, à Trazegnies, à Louvain, à Woluwe-Saint-Pierre, à Poelkapelle. Il est vrai que, mobilisé en août 1914, il va se montrer brillant soldat et accumuler les citations. C’est à un héros de la guerre, devenu lieutenant par le mérite, que l’on commande des monuments. À La Hulpe, aussi, on lui commande un monument. Il est à la gloire de son châtelain bienfaiteur, Ernest Solvay.

Une «demeure musée» à Vieusart, où tout est raffiné

Sa rencontre et son mariage, en 1923, avec Clairette Hermine Petrucci, la fille du marquis de Sienne et de la fille du peintre Alfred Verwee, va transformer toutefois sa vie. Formée à Paris, fréquentant le milieu artistique des capitales belge et française, elle va l’ouvrir sur le monde, voyageant avec lui en Grèce, en Italie, dans l’Europe de l’Est; lui donner de nouvelles inspirations.

En 1930, il s’installe dans une grande ferme carrée à Vieusart, près de Chaumont-Gistoux. Chacun y possède son propre atelier. Marcel sculpte au rez-de-chaussée et Clairette peint sous les combles. L’endroit est empli d’œuvres d’amis. On y trouve des œuvres de Constantin Meunier, de Louis Thévenet, d’Edgard Tytgat, de Max Ernst, de Foujita et, bien sûr, de Philippe Wolfers. Le «Tout Bruxelles», mais aussi de célèbres artistes, écrivains ou intellectuels viennent découvrir cette véritable «demeure musée», où tout est raffiné.

Chez Wolfers-Frères, une entreprise prestigieuse

Entre-temps, Marcel Wolfers est devenu directeur artistique de la maison Wolfers-Frères. Il profite de l’Exposition universelle de 1958 pour hisser l’entreprise familiale parmi les plus prestigieuses au monde. Plus de 1 000 objets d’orfèvrerie sont ainsi créés pour la circonstance et présentés au public, dont un impressionnant milieu de table, appelé Ondine, mêlant l’or, l’argent et le bronze, devenu pièce maîtresse de la collection de la Fondation Roi Baudouin. Il va aussi l’orienter vers d’autres secteurs, tels le design de luxe, le traitement de l’argenterie ancienne, ou la vente d’arts appliqués ou d’art oriental.

Il est vrai qu’il est, lui-même, devenu l’un des maîtres de la peinture laquée. Selon les experts, il aurait retrouvé le secret des laques bleues, pourtant perdu depuis la chute de l’Empire des Ming. Il va aussi profiter du regain pour l’Art nouveau pour valoriser le travail de son père, disparu bien trop tôt, en 1929. Lui-même, décédé à Corroy-le-Grand, le 2 mai 1976, ne connaîtra pas le regain de l’Art déco, au développement duquel il a contribué.

De nos jours, ses sculptures et, surtout, ses œuvres laquées font le tour du monde et l’objet d’une grande frénésie dans les salles de vente.

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